Anass El Hilal, 29 ans, est un franco-marocain né dans le Gard. Fils d’ouvriers agricoles marocains, il obtient son diplôme d’ingénieur de l’école Polytech Montpellier en biomédical et biotechnologies en 2012.

Origine du projet

Tout est parti de vacances en famille, dans la région de Kénitra au Nord du Maroc, dont mes parents sont originaires. Dans une petite gare de campagne, en 2014, une vielle dame a fait un malaise sous nos yeux. Son accompagnatrice m’a expliqué qu’elle revenait d’une séance de dialyse à plus de 100 km de là, pour laquelle elle avait dû effectuer un trajet long et épuisant, en train et taxi, par une chaleur extrême. C’est là qu’est née l’idée première de MedTrucks, afin d’aider les patients marocains en territoire rural, loin des centres de santé, à mieux vivre.

Le projet

Comme je suis ingénieur, je cherche des solutions à des problèmes ! J’ai voulu amener l’hôpital près du patient, au travers d’unités mobiles. L’innovation de MedTrucks, c’est cette nouvelle offre de services. Mais pour cela, il fallait d’abord identifier où habite le patient en insuffisance rénale. MedTrucks, c’est à la fois un service de cartographie des patients pour les acteurs de la santé, mais aussi la mise à disposition d’unités mobiles médicalisées entièrement équipées selon les besoins.

La construction du projet

Comme beaucoup de projets d’entreprises, il s’est consolidé avec l’aide de plusieurs programmes d’accompagnement. Après avoir bénéficié du statut d’étudiant entrepreneur, le projet a été soutenu successivement par l’incubateur Espace Bidaya à Casablanca, par l’école des Mines d’Alès sur l’aspect tech et par l’incubateur Alter' Incub sur le volet innovation sociale, par un financement de la BPI, et bien sûr, par MEETAfrica.

Que vous a apporté spécifiquement MEETAfrica ?

MEETAfrica est arrivé à point nommé ; il nous a permis de financer un volet clé de la solution de cartographie, la collecte et la structuration des données, et des présentations en salons. Il a eu un véritable effet de levier auprès de la BPI. Il nous a permis de concrétiser notre solution technique avec un vrai prototype - ou MVP - Minimum Viable Product - en langage de startupeur !

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

On crée notre entreprise et on lance notre projet pilote, qui permettra de prendre en charge 30 insuffisants rénaux marocains actuellement en liste d'attente, grâce à un medtruck de 5 lits. Du coup, des régions françaises ont aussi exprimé leur intérêt pour des actions similaires de déploiement autour des EHPAD.

Quel impact socio-économique envisagez-vous ?

En termes de création d’emplois, l’impact attendu se fait au niveau de nos partenaires sur place. Comme on aide les établissements de santé à proposer de nouveaux services délocalisés, ces derniers ouvrent de nouveaux postes de spécialistes, d’aides-soignants, d’infirmiers. L’autre impact social clé, c’est évidemment l’amélioration de l’offre de soins pour les patients en insuffisance rénale.