Les restrictions de mobilité en réponse à l'épidémie de COVID-19 ont eu un impact considérable sur la vie des réfugiés et des migrants. La dernière note d’analyse du Centre sur la Migration Mixte (MMC), produite en partenariat avec le Processus de Rabat, apporte un éclairage sur "L'impact de COVID-19 sur les réfugiés et les migrants en mouvement en Afrique du Nord et de l'Ouest". Le document propose des analyses et des données sur les tendances des migrations mixtes qui ont émergé au cours de l'année 2020 dans les deux régions. Il présente des chiffres sur l'impact de COVID-19 sur facteurs de migration, les parcours migratoires et l'accès
aux passeurs.
Note d'analyse:
Informations de première main sur l'impact de COVID-19 en Afrique du Nord et de l'Ouest
Les analyses et les données présentées dans ce document sont largement basées sur le programme unique de collecte de données 4Mi de MMC, qui collecte des données primaires sur les personnes en déplacement. En deux phases de recherche distinctes tout au long de l'année 2020, des milliers d'entretiens avec des migrants et des réfugiés ont été réalisés. Rien que dans la deuxième phase de recherche, 6 108 entretiens ont été réalisés pour recueillir des informations sur l'impact à moyen et long terme de la pandémie.
« Mon entreprise ne fonctionne plus avec cette pandémie, j’ai perdu mon capital, j’ai tout perdu. J’ai donc décidé d’aller voir ailleurs en espérant avoir une meilleure chance. », un Tchadien de 24 ans interviewé au Niger
« Oui, j'ai l'habitude de migrer, mais cela n'a jamais été aussi difficile que cette période de Covid-19. Nous avons quitté la maison pour avoir un revenu, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. […]», un homme de 28 ans du Mali interviewé au Niger
« Avec cette crise, il est difficile d'atteindre les passeurs car il est interdit de se déplacer vers n'importe quelle destination, et il y a donc une rigueur de la part des autorités frontalières», femme de 30 ans originaire du Soudan, interviewée en Tunisie
Principales conclusions et perspectives
Lorsque la pandémie COVID-19 s'est propagée au cours des premiers mois de 2020, les pays d'Afrique de l'Ouest et du Nord ont mis en œuvre diverses mesures pour limiter la propagation du virus, comme la fermeture des frontières entre les pays et le confinement partiel ou total à l'intérieur des pays. Ces restrictions de mobilité, ainsi que l'impact socio-économique de la crise COVID-19, ont considérablement affecté les besoins, les aspirations et les capacités des réfugiés et des migrants à migrer à l'intérieur et à l'extérieur des deux régions.
Sur la base de ces conclusions, le document propose des questions essentielles que les décideurs politiques devraient prendre en considération, car la crise économique continue liée à la pandémie et l'instabilité politique devraient renforcer les tendances existantes.
Contexte de la note d'analyse
Ce rapport est le premier d'une série de quatre documents que le MMC publiera en 2021 dans le cadre d'une collaboration avec le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD) dans le cadre du Dialogue du Processus de Rabat. La série répond à l'objectif transversal du Processus de Rabat dans le cadre du Plan d'action de Marrakech, qui consiste à accorder "une attention particulière à la collecte, à l'analyse et au partage de données désagrégées", afin de contribuer à l'élaboration de politiques migratoires fondées sur des données probantes. En 2020, le MMC avait déjà publié une note d’analyse en collaboration avec le Processus de Rabat qui examinait la migration mixte à Bamako et à Tunis et prenait également en compte l'impact de la pandémie COVID-19.
