Organisées par la Commission européenne depuis 2006, les Journées européennes du développement (JED) constituent un forum annuel rassemblant les acteurs de la communauté du développement. Le Secrétariat du Processus de Rabat a pris part à la 13e édition des JED, qui portait sur le thème : « Lutter contre les inégalités : construire un monde qui ne laisse personne de côté ». Le Secrétariat a participé au panel d’experts du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) pour échanger sur le thème des inégalités au cours du parcours migratoire, en s’appuyant sur des exemples tirés de la situation en Afrique de l’Ouest, en Amérique Centrale ou encore en Europe.

Le panel d’experts de l’ICMPD a traité des liens complexes et en constante évolution entre la migration, la mobilité et les inégalités, en se penchant plus particulièrement sur le rôle des cadres régionaux et de la gouvernance locale dans la lutte contre les inégalités. Tirant parti de l’expérience du projet Soutien au Dialogue Afrique-UE sur la Migration et la Mobilité (MMD) – dont le Secrétariat du Processus de Rabat fait partie – et des programmes de renforcement des capacités MIgration EU eXpertise (MIEUX) et Migration ville à ville en Méditerranée (MC2CM), la session a rassemblé quatre intervenants représentant le monde académique, les gouvernements locaux et nationaux et les organisations internationales – qui collaborent tous activement avec l’ICMPD.  

Au cours de la session, des éclairages tirés de l’étude « Mobilité social vs immobilité sociale : les causes profondes de l’émigration internationale » - menée pour nourrir les débats lors de la réunion thématique du Processus de Rabat sur les causes profondes (qui s’est tenue à Paris en 2018) et les travaux du Dialogue d’une manière générale – ont été présentés par Mme. Audrey Jolivel, Coordinatrice du Secrétariat du Processus de Rabat et point focal de l’ICMPD pour l’Afrique de l’Ouest.

L’une des conclusions de l’étude partagée par Mme. Jolivel durant le panel était que les inégalités d’opportunités dans le pays d’origine pouvaient expliquer la décision de migrer : l’émigration se présente comme une alternative à l’immobilité et à l’injustice sociale. Également liée aux normes sociales et culturelles, la question des causes profondes est complexe et demeure un sujet sur lequel le Processus de Rabat doit continuer de se pencher pour améliorer la compréhension commune du phénomène migratoire et renforcer la gestion des migrations.

Cette étude a été menée en Italie et au Sénégal par Mme. Nelly Robin, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement (France), au cours de l’année 2018. Son objectif était de « décrypter » la notion extrêmement complexe de causes profondes. L’étude remet ainsi en question l’idée qu’il existe une différence entre les causes profondes de la migration régulière et irrégulière.

Les résultats de l'étude serviront, nous l'espérons, de base à l'élaboration d'instruments politiques appropriés et ciblés pour améliorer la gouvernance des migrations.

L’étude sera bientôt disponible au téléchargement sur notre site.