A mesure que la période de mise en œuvre du programme actuel (le Programme de Rome) touche à sa fin, un vaste processus de consultation a été lancé dans le cadre de l’élaboration du nouveau programme pluriannuel 2018-2020 du dialogue. À l’initiative de la Belgique (en passe d’assurer la présidence du dialogue) et avec le soutien du Comité de Pilotage, le processus traditionnel de consultation a été élargi cette année aux représentants de la société Civile africaine et européenne, aux représentants des organisations internationales et du monde académique, ainsi qu’aux membres de la diaspora à travers un processus informel ou « parallèle » de consultation.

Ce processus informel de consultation s’est déroulé en deux phases et a réuni différents groupes d’observateurs extérieurs. Quatre tables rondes ont d’abord été organisées à Bruxelles au cours du mois d’avril, avant la tenue d’un atelier de travail réunissant principalement des participants africains et qui s’est déroulé au mois de juillet à Dakar

La jeunesse africaine et les femmes comme facteurs de changement

Les tables rondes organisées à Bruxelles ont porté sur les principaux piliers thématiques du dialogue, tels qu’exposés dans le Programme de Rome : migration et développement, migration légale et mobilité, gestion des frontières et lutte contre la migration irrégulière et protection internationale. Chaque table ronde a réuni différents acteurs spécialisés dans la thématique correspondante. Cette série d’activités a donné un nombre élevé de recommandations. Certains acteurs ont par exemple insisté sur l’importance du renforcement la dimension intra-africaine du dialogue. Au sujet des transferts de fonds de migrants, de nombreux participants ont par ailleurs souligné le besoin de réduire les coûts des transferts, entre l’Europe et l’Afrique mais également à l’intérieur de l’Afrique. Lors des discussions, les débats ont également porté sur l’importance d’investir dans la jeunesse et les femmes africaines comme agents du changement. Une autre observation clé était que les différentes causes et conséquences de la traite des êtres humains et celles du trafic des migrants requéraient deux ensembles de mesures techniques destinés à lutter adéquatement contre ces deux phénomènes ainsi qu’à fournir un soutien adéquat aux victimes.

Echos venant du terrain

Avec la contribution d’experts Africains, l’atelier informel tenu à Dakar a fourni un espace de discussion et de réflexion, contribuant ainsi à assurer que les voix des acteurs sur le terrain soient entendues. Les recommandations clés obtenues à l’issue de la réunion ont porté sur le rôle fondamental de la recherche pour assurer que le processus de décision politique puisse reposer sur des données factuelles, ainsi que sur l’importance de la dimension locale et de la collaboration avec les autorités locales, en particulier concernant le développement et la mise en œuvre des politiques de migration et développement. Les participants ont également insisté sur le besoin de renforcer les formations destinées aux fonctionnaires de justice. 

Plusieurs ONG du Sénégal, du Mali et du Maroc ont participé à cette activité. Le Secrétariat a sélectionné les participants les mieux habilités à représenter les organisations de la société civile, les universités et les organisations internationales, tout en prenant soin de respecter la balance géographique et thématique entre les différents pays du Processus de Rabat. Les autres critères de sélection qui ont été utilisés sont : le niveau d’expertise technique, le niveau d’engagement avec les citoyens et l’existence préalable d’une coordination avec les partenaires du Processus de Rabat. 

Echanger des perspectives alternatives sur la migration 

Les représentants des organisations de la société civile, des organisations internationales et du monde académique ont déclaré être satisfaits d’avoir pu participer à ces consultations, qui ont permis un échange de vues sur les problématiques actuelles et à venir en rapport avec la migration et la mobilité euro-africaine. Les résultats de ce processus de consultation ont été utilisés pour stimuler la réflexion et ont fourni des perspectives alternatives sur la migration qui sont prises en compte dans l’actuel processus de rédaction du programme qui guidera le Processus de Rabat à partir de 2018. Ces consultations informelles n’ont pas seulement aidé à enrichir le dialogue, mais elles ont également contribué à assurer que le Processus de Rabat continue d’être un dialogue dynamique et pertinent avec un engagement fort pour être opérationnel.