À mesure que la jeunesse africaine devient une force essentielle de progrès, d’innovation et de développement durable, le Processus de Rabat se positionne à l’avant-garde de ce dialogue stratégique sur la migration. Les 13 et 14 mai 2025, le Nigéria et l’Espagne ont co-présidé à Abuja une réunion sur le thème « Jeunesse, éducation et innovation : façonner l’avenir de la migration ».

Plus de 120 participants issus de 38 pays partenaires africains et européens – parmi lesquels des représentants de la jeunesse, des délégués gouvernementaux, des représentants de la diaspora, de la société civile, du monde académique et du secteur privé – ont tous souligné que les jeunes ne sont pas seulement des parties prenantes dans la politique migratoire, mais bien des architectes essentiels de son avenir.

La voix des jeunes au cœur de l’agenda

Cette Réunion Thématique est la première organisée sous la présidence nigériane du Dialogue, et fait suite aux discussions de 2023 à La Haye. Inscrit dans le Plan d’action de Cadix, plus précisément dans son Domaine 1, l’événement a réaffirmé l’urgence de donner les moyens à la jeunesse africaine dès aujourd’hui. Véritable convergence des générations, régions et aspirations autour d’une conviction commune, cette rencontre appelle à un renforcement de la coopération et à un investissement accru dans l’éducation, l’innovation, ainsi que dans la valorisation de la voix des jeunes.

L’importance de traduire le dialogue en actions concrètes a été puissamment soulignée par l’Honorable Ministre nigérian des Affaires humanitaires et de la Réduction de la pauvreté, S.E. le Professeur Nentawe Yilwatda : « Passons de la conversation à la coordination, et de la politique à la pratique. La migration, dans sa meilleure expression, ne concerne pas les barrières que nous craignons, mais les ponts que nous construisons ensemble. »

Faisant écho à cette vision, Monica Zanette, Responsable de la région Afrique au sein de l’ICMPD, a souligné le potentiel de partenariat : « La complémentarité démographique unique entre l’Afrique et l’Europe offre un moment stratégique pour mobiliser le potentiel des jeunes en tant qu’agents clés de changement positif dans les pays partenaires du Processus de Rabat. »

Lors des différentes sessions, les intervenants ont souligné l’importance de politiques inclusives, des compétences numériques et de l’éducation pour l’autonomisation des jeunes. Présentant une variété d’initiatives, allant des projets diasporiques axés sur la technologie à l’entrepreneuriat porté par la jeunesse ainsi qu’aux efforts de diplomatie culturelle, le message était clair : les jeunes doivent non seulement être inclus dans l’élaboration des politiques, mais aussi en être co-créateurs.

Une session intitulée « Talents sans frontières » a mis en lumière des approches concrètes de la migration légale. Elle a montré comment les pays partenaires du Processus de Rabat renforcent les capacités des jeunes grâce à la certification des compétences, à des accords bilatéraux sur la migration de travail, et à un engagement actif de la diaspora, afin de favoriser des voies migratoires sûres et durables.

32 recommandations

Deux discussions thématiques axées sur la jeunesse, au cœur de la réunion, ont permis de formuler 32 recommandations concrètes. 

  • Au-delà des transferts de fonds : Impliquer les jeunes de la diaspora pour le développement

Les participants ont examiné comment la jeunesse de la diaspora africaine s’est transformée en partenaires stratégiques du développement, leurs rôles allant bien au-delà de l’envoi de fonds à leurs familles. Aujourd’hui, ils contribuent à combler les besoins en main-d’œuvre, à transférer des compétences, à nouer des partenariats internationaux, ainsi qu’à soutenir l’éducation, l’action climatique, la gouvernance et la technologie. Ils ont appelé à élaborer des politiques avec les jeunes de la diaspora, et non seulement pour eux.

Les recommandations appellent à une approche globale et centrée sur la jeunesse en matière de migration et de développement, comprenant des services d’information accessibles, des programmes de formation adaptés, l’engagement de la diaspora, une élaboration inclusive des politiques, des processus d’investissement simplifiés, des formations à l’entrepreneuriat, des opportunités de leadership, ainsi qu’un renforcement de la coordination entre les gouvernements et les acteurs jeunesse.

  • Jeunesse et gouvernance : intégrer les perspectives de la jeunesse dans les processus de prise de décision

L’intégration des perspectives des jeunes dans l’élaboration des politiques garantirait que les politiques migratoires reflètent leurs réalités. Ce groupe a présenté des exemples tels que le Conseil consultatif national de la jeunesse du Liberia et le Conseil consultatif jeunesse du Nigéria (en anglais Youth Sounding Board), démontrant comment une participation structurée des jeunes peut influencer les stratégies nationales dans divers secteurs, de la santé à la migration.

Les recommandations appellent à l’institutionnalisation de la participation des jeunes via des conseils nationaux, une réforme de l’éducation, le mentorat, l’accès aux financements, l’engagement communautaire et des plateformes numériques - garantissant ainsi une implication significative des jeunes à chaque étape de la gouvernance migratoire et des processus de développement, du niveau local au niveau international.

Une vision commune

Au cours des discussions, les pays partenaires se sont également engagés à impliquer les jeunes de manière plus systématique et durable au sein du Processus de Rabat.

L’Espagne, co-présidant la réunion, a salué le Processus de Rabat comme étant « plus utile, nécessaire et vivant que jamais, grâce à l’engagement actif des jeunes », appelant à passer d’une inclusion des jeunes à une collaboration active, où ces derniers deviennent co-créateurs des politiques migratoires et des partenariats.

Dans ses remarques de clôture, le Nigéria, hôte de la réunion, a décrit l’événement comme une convergence dynamique d’idées, d’engagements et d’une vision commune pour un avenir où la migration entre l’Afrique et l’Europe sera sûre, régulière, digne et volontaire. Il a appelé à renforcer les partenariats pour investir dans des pôles d’innovation et des programmes de mobilité - en particulier dans les zones fragiles ou affectées par le climat ; à encourager une plus grande implication du secteur privé pour soutenir les initiatives éducatives et axées sur les compétences ; ainsi qu’à nourrir une conviction collective dans le potentiel des jeunes en tant que partenaires. 

Documents

  • Document final
  • Rapport Voix sans frontuères - Echange régional de la jeunesse sur la Gouvernance migratoire
  • Présentations

Photos

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