Un exercice de cartographie au Cameroun, au Mali, au Sénégal et au Maroc par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) a récemment été mené pour mieux comprendre le paysage de la réintégration existant dans les pays cibles.

Dans le cadre du projet pilote du Réseau européen de retour et de réintégration (ERRIN), l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) soutient les personnes qui souhaitent revenir au Cameroun, au Mali, au Sénégal et au Maroc. L'éventail des services de réinsertion offerts varie de l'assistance sociale à la formation technique et professionnelle, en passant par l'aide à la création d'entreprise.

Dans ce contexte, en lien avec les travaux en cours de l'ERRIN sur le lien entre le retour et le développement, l'OFII a mené un exercice de cartographie pour mieux comprendre le paysage de la réintégration existant dans les pays cibles. L'objectif de l'exercice était également d'explorer les pistes de coopération entre les acteurs de la réintégration et ceux du développement sur le terrain, pour le plus grand bénéfice des rapatriés. L'étude a bénéficié de la contribution des États membres d'ERRIN, des principaux acteurs de l'UE, des autorités nationales des pays cibles, des organisations internationales et de la société civile, ainsi que des agences de développement.

Découvrez les principales conclusions par pays et téléchargez le rapport complet ci-dessous:

Camerouon

  • Le Cameroun est le seul pays parmi les quatre à disposer de programmes de réintégration dirigés par l'État, avec lesquels l'OFII a travaillé pour soutenir les Camerounais de retour.
  • L'OFII a identifié quatre projets de développement présentant le plus grand potentiel de collaboration future : la plate-forme WIDU, le programme de migration et de diaspora, les partenariats mondiaux pour les compétences en matière de migration et le Dias Invest 237.

Mali

  • Le Mali est un pays de retour, de destination et de transit, avec de multiples acteurs impliqués dans les activités de retour et de réintégration, y compris les autorités nationales.
  • De nombreuses actions menées par les agences de développement se concentrent sur l'emploi des jeunes, et deux initiatives clés pour une éventuelle collaboration future ont été identifiées : EJOM et FACEJ.
  • En outre, l'OFII est en train de renforcer sa coopération avec les différentes autorités nationales pour offrir des services de réintégration supplémentaires aux rapatriés.

Sénégal

  • Le Sénégal est un pays de retour, de destination et de transit, avec de nombreux acteurs actifs dans le domaine du retour et de la réintégration.
  • Les autorités nationales ont lancé diverses initiatives et programmes pour encourager l'esprit d'entreprise et les investissements de la diaspora sénégalaise.
  • L'OFII a travaillé avec les autorités sénégalaises pour offrir aux bénéficiaires d'ERRIN des possibilités supplémentaires de soutien psychosocial et de financement.

Maroc

  • Les différences du Maroc par rapport aux autres pays sont en grande partie dues à son positionnement géographique et à une situation économique plus stable.
  • Le principal problème signalé est une forte dépendance à l'égard des initiatives de développement en lieu et place des services publics marocains.
  • L'OFII a pris contact avec l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences afin de permettre aux rapatriés de s'impliquer dans l'écosystème national dès les premières étapes de leur voyage de réintégration.
  • Un autre partenariat prometteur en cours de réalisation est celui avec le CEFA, une ONG italienne et prestataire de services pour le GIZ et l'OFII.

Leçons tirées

  • Les montants consacrés à l'aide à la réintégration varient considérablement et ne suffisent parfois pas aux rapatriés pour repartir à zéro, étant donné les particularités et les prix qui régissent un marché spécifique. L'OFII suggère que les aides à la réintégration répondent à la réalité du terrain, et soient adaptées à un pays et à un type d'activité spécifiques.
  • Les rapatriés sont réticents à participer à des activités d'éducation et de formation, car leur priorité à leur retour est de générer des revenus. Le rapport indique que les programmes d'aide à la réintégration devraient comporter des allocations pertinentes pour permettre aux rapatriés de participer à des activités de formation supplémentaires.
  • Favoriser la visibilité du réseau ERRIN et impliquer la diaspora et les acteurs nationaux dans les activités de sensibilisation afin de mieux cibler les rapatriés (potentiels).

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Cet article a été publié initialement sur le site web d'ERRIN.